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En ce mardi 6 février

  • pozifa
  • 6 févr. 2024
  • 2 min de lecture

Certains appels demandent une description physique du projet d'exposition. Je ne comprends jamais ce que ça veut dire. Déjà je me perce les entrailles à inventer des choses sur ma démarche. Il faut que je trouve aussi le moyen d'être convaincant à faire miroiter l'image de quelque chose qui, à toute fin pratique, n'existera pas. Certains appels me permettent d'espérer: je vais voir les derniers participants et, trouvant ça laid et souvent plate, je m'encourage. Me dit que ce que je fais, c'est moins laid et moins plate. Et dans ces cas, je stresse. Si c'est ma seule chance, je réfléchis à tout ce que j'aurais pu oublier de dire, tout ce que j'ai mal dis. Je retourne voir les anciens participants et tout d'un coup, c'est moins laid et moins plate. S'ils ne veulent pas de mes trucs, alors quoi?


Il y a quelque chose de misérable (de beau aussi et surtout lorsque romancé par quelqu'un qui sait romancer) dans s'acharner en vain pour quelque chose qu'on aime. C'est aussi un peu paradoxale ces appels. Il faut croire qu'il y a une mince chance d'être reçu pour se justifier d'envoyer des dossiers (de passer des heures et des heures à écrire selon des paramètres toujours différents), mais en y croyant on (n'excluant pas la personne qui parle) reçoit un bon slug dans le foi à chaque refus poli copié-collé avec notre nom en haut.


C'est peut-être plus facile d'envoyer des dossiers quand t'es sûr que ça marche pas. De la pratique froide.


Je fais un autre dessin. Le laid est toujours caché. J'aime mieux le nouveau. Le fond n'est pas noir, il est blanc. Je commence, de plus en plus, à ne pas trop comprendre pourquoi je fais des dessins. Au crayon de bois je veux dire. Ce questionnement passe par un autre: pourquoi je ne fais pas de la peinture? En fait je le sais. Elle me fait peur parce que je ne sais pas comment en faire. Aussi je suis gêné de prétendre en faire entouré de personnes qui en font pour vrai. Je sais que dans mon coeur, je regarderais avec supériorité quelqu'un qui ne sachant pas peindre, aurait la prétention de s'y mettre. Mon attitude doit, sans doute, découler d'un manque de confiance en soi. Je me demande. Est ce que je porte ces jugements pour justifier la peur du jugement qu'on les autre à mon égard, ou bien j'ai peur qu'on me juge ainsi par conscience de l'ampleur du dédain que moi j'ai à l'égard des autres?

 
 
 

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